Le spectacle Fake tourne autour du personnage réel Norma B.: une écrivaine de romans à l’eau de rose assez médiocre. Nous pouvons trouver au milieu de sa bibliographie un curieux titre: Comment tuer son mari, un roman qui raconte les différentes façons de tuer un mari et s’en sortir en toute impunité. C’est justement ce roman-là qui lui vaudra une certaine notoriété par le fait que quelques années après l’avoir écrit, N. sera arrêtée et accusée d’avoir tué son propre mari – un célèbre chef cuisinier.
N. est jugée publiquement, sans qu’elle ait la possibilité de se prononcer, comme si ce qu’elle avait écrit était une preuve irréfutable de sa culpabilité. Les textes qu’elle a écrits pour donner une voix à ses personnages, à ses créatures, sont imputés à la créatrice, tous ses gestes sont surveillés sur tous les réseaux sociaux, un close-up sur une photo de N. transportant un sac poubelle semble, selon ses voisins, tout confirmer. Pour la presse mondiale, l’auteure d’un roman pareil ne pourrait avoir que de très mauvaises intentions. La vérité semble être évidente, n’est-ce pas?
Le spectacle Fake se penche sur le rapport tendu entre la vérité et le mensonge, l’information et l’infox, nos croyances individuelles, collectives et le penchant pour les préjugés que nous avons tous. Ce spectacle établit également un dialogue entre le Théâtre et le Cinéma, en essayant de faire le tri entre la vérité et le mensonge. La caméra jouera le rôle d’un polygraphe implacable, afin de découvrir la différence, dans un ultime close-up, entre un bon acteur et un mauvais menteur.
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La création du spectacle Fake a été précédé d’une période de recherche avec le format d’une semaine intensive et le nom Fake Week. Cette semaine a été un moment de divers propositions publiques autour du sujet de l’infox, de la vérité et de la mensonge, entre eux la création d’une rédaction d’un journal d’infox Fake Weekly, coordonné par le journaliste Frederico Batista, toujours actuel sur le site.